Voilà que désormais le beau visage affiché dernièrement en amical face au Cameroun n’est plus une chimère. La confirmation devant la Libye vient d’en témoigner. Une grande équipe nationale est en train de naître.
Que dire d’une équipe nationale dont le coach peut se permettre le luxe de garder sur le banc de touche son meilleur buteur qui n’est autre que le meilleur joueur du championnat national, en l’occurrence Anice Badri ? Que peut-on dire aussi d’une équipe qui réussit une jolie performance malgré le fait d’être amoindrie de plusieurs titulaires de marque, à l’instar de Naïm Selliti, Wajdi Kechrida, Ghaïlane Chaâlali ou encore Dylan Bronn ? Que peut-on dire encore d’une équipe nationale qui parvient, avec une aisance déconcertante, à infliger une «raclée» jamais réussie auparavant à la Libye, son coriace voisin traditionnel?
Eh bien, on ne peut dire que tout le bien car la confirmation du bon visage affiché devant le Cameroun en amical ne s’est pas fait attendre dans la première sortie officielle des éliminatoires de la CAN. Ce fut même de la plus belle des manières.
Une manne d’atouts
Parvenir à étriller une Libye très respectable d’un score éloquent (4 à 1), cela défraie la chronique et sort de l’habituel qui caractérise les derbys entre les voisins du Maghreb. Cette belle réalisation ne trouve pas son explication dans le fait que la Libye était une proie facile. Loin de là car l’équipe libyenne a bien rivalisé avec la nôtre pendant plus d’une mi-temps avant d’être quelque peu trahie par un certain manque de fraîcheur physique ce qui ne minimise en rien la suprématie d’une Tunisie qui était tout juste impériale avant-hier à Radès.
Peu de gens et de spécialistes étaient convaincus quant à l’idée de confier les destinées de notre équipe nationale à Mondher Kbaïer qu’on croyait incapable de faire l’affaire.
Mais après la série de matches joués sous son égide, personne n’a plus le droit de faire la moindre critique négative sur le rendement et le nouveau look de l’équipe de Tunisie qui impressionne déjà par son style. Lequel style favorise surtout le jeu collectif basé sur la rapidité et l’implication de tous les compartiments de jeu dans la construction des manœuvres qu’elles soient offensives ou défensives. Et cela ne tombe pas providentiellement du ciel. Cela ne peut être que la touche de l’entraîneur qui pense paradoxalement que «la perfection n’est pas encore atteinte». Et rien que pour cette humilité nous ne pouvons que dire «bravo» à Mondher Kbaïer.
En plus des qualités techniques et tactiques collectives qui donnent déjà un nouveau cachet impressionnant, il y a aussi la richesse du potentiel humain mis à la disposition ou plutôt concocté par Mondher Kbaïer.
En effet, avec des attaquants de la trempe de Wahbi Khazri, Youssef Msakni, Anice Badri, Seïfeddine Khaoui, Naïm Selliti (particulièrement) et des milieux de terrain de la stature de Ferjani Sassi, Elyès Skhiri, Ghaïlane Chaâlali, Aymen Ben Mohamed et tant d’autres dont regorge la sélection et la file d’attente d’autres valeureux joueurs sélectionnables, le timonier national doit se frotter les mains de bonheur.
Avec tous ces ingrédients, on peut faire une très bonne équipe nationale qui soit à la hauteur de ce qu’on attend d’elle à l’avenir.
Devant la Libye, on attendait une confirmation de la nouvelle dimension atteinte par notre onze national. Seulement la confirmation a tout simplement viré à l’exhibition, tellement nos internationaux étaient dotés d’un mordant et d’un savoir-faire agréablement surprenants.
On a même eu l’impression que la Tunisie avait encore tellement de jus et de tours dans son sac qu’elle pouvait alourdir la note face à une Libye qui n’y a vu que du feu.
On en redemande pour avoir le cœur net une fois pour toutes!